Compétition ELITE : les Zivernales à Gourdon

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La saison des compétitions est lancée pour cette année 2020 ! Et ce fût ma première compétition ELITE. Une belle manche et des conditions pas faciles avec des pilotes de très hauts niveaux, dont quelques champions du monde, un vice champion d’Europe, des espoirs… Une belle occasion pour observer les tactiques de chacun et de se remettre dans l’ambiance.

Pour la seule manche organisée de ce weekend, ce samedi 22 février, un plafond inférieur à 1500m nous attend. Cependant, une manche de 47km bien pensée par l’organisation nous permet d’exploiter au mieux ce que nous offre le terrain et la météo. Des conditions nécessitant beaucoup d’observations et de réflexions afin de ne pas se vacher comme les 20 pilotes parmi les 76 présents.


Nous décollons à partir de 11H25 au décollage de l’Embarnier à 1150m, nous sommes au dessus de la couche d’inversion nettement visible en fond de vallée.

Des cycles s’offre à nous et la brise nous permet de rester dans les airs le long des faces EST. Les thermiques sont étroits et capricieux, et ce sera le cas tout le long de cette manche.
En attendant le START, on se regarde les uns les autres, à chercher le bon thermique. Mais au vue des prévisions, nous restons à une hauteur/sol faible par rapport au décollage.

Le moindre thermique dévoilé et tout le monde s’affole ! Les grappes sont vites constituées afin de garder le maximum d’altitude jusqu’au lancement du START à 12H10.
Nous sommes à quelques minutes du start et l’essaim de parapentistes se dirige vers le col de Cavillore qui surplombe Gourdon, afin de se rapprocher du périmètre de la zone de START et pour y exploiter les ascendances présentes.


Le START s’approche, nous commençons à partir en direction de la première balise située au Puy de Naoury.
On traverse les profondes Gorges du Loup pour s’accrocher au relief du Pic de Courmette. Ma finesse me fait arriver plus bas que d’autres ailes (mauvais placement ?) plus performantes de catégorie D et CCC, et l’appui dynamique à ma hauteur semble moins bénéfique en comparaison avec les ailes au dessus de moi.


Un pilote à 30m devant ma position subit une fermeture frontale avec son aile qui se ré-ouvre immédiatement. Ne le sentant pas à l’aise dans ces conditions printanières avec des gestes parasites dans son pilotage, je passe devant lui afin de ne pas subir sa trajectoire zigzagant par moment.
Je continue ma route en m’appuyant sur le relief, rencontre quelques thermiques généreux mais décide tout de même de poursuivre mon chemin. Grossière erreur…
J’arrive très bas à une dernière arrête du vallon des Bouirades, avant la balise se situant sur un terrain sans rendement. Je regrette d’être bas et perd du temps à trouver le thermique sur cette arrête.

Le thermique que je recherche m’assurera un aller-retour à la balise en arrivant avec suffisamment d’altitude au retour de celle-ci pour reprendre l’appui dynamique au relief.
J’arrive bas au relief, contré par un flux de sud-ouest et relâche l’accélérateur pour bénéficier pleinement de la moindre ascendance sur mon passage.
Je réussis à me repositionner assez haut pour continuer mon chemin accéléré au maximum, tentant de minimiser le retard. Et je me retrouve face à la même vallée à traverser (Gorges du Loup) et monte préalablement dans un thermique généreux et serrée jusqu’à atteindre la base des premières barbules. Je traverse les gorges du Loup à l’issue de cette montée mais choisis une mauvaise ligne dans laquelle les zones descendantes sont persistantes. Mon erreur est d’être arrivé par l’arrière du décollage de Kennedy, au lieu d’y arriver en face, en faisant une courbure plus prononcée.

Je valide la 2eme balise et dois retourner à la première. Cette 3eme balise, étant la même que la première, me sera plus facile d’accès car je suis plus haut que lors de mon premier passage. Je profite d’un meilleur rendement en vol dynamique.

Arrive le moment le plus douteux, moment que j’ai le plus appréhendé, celui du franchissement de la 4eme balise. Durant ma montée dans un thermique difficilement trouvable, je distingue la situation difficile des quelques pilotes se situant de l’autre côté du plateau, tentant de franchir et de revenir de cette 4eme balise. Au loin, on devine le renforcement du flux de sud-ouest qui couche de plus en plus les fumées. Après le passage du plateau en amont de Magagnosc, l’orientation de la pente (sud-est) nous est totalement défavorable en raison du flux de sud-ouest et de la position du soleil. Cette pente donnant sur la 4eme balise, nous permet juste de minimiser la perte d’altitude. Hélas, aucun rendement en vol dynamique s’y trouve mais le cul sac présenté à proximité du vallon de Saint Christophe doit accueillir et dévier le flux de sud-ouest favorablement. Mais nous sommes 3 au retour de la balise et un pilote nous sort de la galère en trouvant un petit thermique, suffisant pour repasser au dessus du plateau et rejoindre le décollage de Kennedy.

Arrivé au décollage, les thermiques doivent être pris en le serrant au maximum afin d’assurer le plus rapidement possible le plein, et la validation de l’avant dernière balise située au-dessus de Gourdon. S’en suit l’atteinte de l’End Speed Section (balise de fin du chronomètre) au dessus du Golf de la grande Bastide à Opio après après fait le plafond avec les majestueux vautours.

Le retour au goal se gère sans difficulté mais à l’atterrissage, on devine l’extinction rapide de l’instabilité et l’effacement des barbules dominant les reliefs. Ouf, on a éviter le pire ! Très satisfait de ma 35eme place sur 76 tout en étant premier de ma catégorie EN-C. Cette première a été un très bel apprentissage pour la suite.

Photos : Sarah Decoupigny

Trace GPS du vol
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