Confinement & déconfinement

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2 mois passés entre 4 murs, la période que nous avons subi fût une occasion exceptionnelle de questionnements oratoires sur notre vie quotidienne. Situation difficile pour beaucoup de monde d’être enfermé sans goûter aux bienfaits de l’air extérieur, sain et dépourvu de pollution, en raison d’une nette baisse de l’activité humaine.

 

En cette période inhabituelle, vous vous êtes sans doute remémorés d’anciens vols, dans le but d’une progression sur le plan théorique. De même, la visualisation et l’imagination de ses gestes de pilotage est un bon moyen de progression, puisqu’elles peuvent être considérer comme de la simulation de vol si son approche est bonne. Malgré un passage manqué des premières conditions printanières pour la plupart explosives, nous nous adaptons mais devons rester prudent en adoptant une reprise progressive, en particulier pour les parapentistes novices ou volant peu. En effet, chaque année, nous nous acclimatons progressivement aux conditions aérologiques plus violentes avec l’arrivée du printemps et de l’été. Cette année, nous n’avons pas la possibilité de profiter de la progressivité des saisons et risquons d’être directement confrontés à des conditions de vols très exigeantes. Cependant, la période de confinement nous a permis d’entreprendre beaucoup de démarches pour s’armer face à des situations aérologiques plus toniques lors de la reprise du parapente.
Ce confinement a était l’occasion :

  • De lire pour parfaire nos connaissances en météorologie, en aérologie, en théories de la performance, en mécanique du vol
  • De développer un programme sportif afin de nous prémunir d’éventuels blessures, augmenter notre endurance et notre résistance physique en vue d’un meilleur confort en vol
  • De revoir notre hygiène de vie (alimentation, sommeil, sport…)
  • D’échanger sur les réseaux sociaux, de découvrir des tutoriels, de visualiser des vols etc.
  • D’effectuer l’entretien et le réglage du matériel
  • D’observer le ciel, la météo, les phénomènes aérologiques.

Avec ces activités, moins de paramètres seront à gérer lors de notre reprise et permettre une meilleure écoute de nos sensations de pilotage.

La sortie du confinement avec une nouvelle aile à ma disposition, la Mac Para Magus, fût progressive et prudente avec différentes étapes clefs pour une reprise sereine et responsable. Ayant déjà exploité cette aile avant la crise avec un total de 6H de vol, la première étape était de voler sur un site « connu » (nous ne connaissons jamais un site de vol à 100%, attention aux mauvaises surprises aérologiques !).
J’expose ici mes étapes de reprise de l’activité mais d’autres étapes peuvent être plus intéressantes en fonction du profil du pilote. Il faut savoir être patient et prendre du recul, pour retrouver ses repères et ses réflexes.
En cette période particulière, nous devons gérer notre impatience, notre excitation, nos peurs, nous doutes, notre fatigue psychologique… Par conséquent, il est indispensable de prendre notre temps afin de ne pas être submergé par nos émotions.

Le premier jour de reprise de l’activité s’est articulé autour d’une petite séance de gonflage afin de vérifier certains réglages et retrouver certaines sensations. A l’issue, une petite heure de vol en condition saine, essentiellement pour retrouver le plaisir de voler, apprivoiser mon nouveau matériel sans chercher la performance extrême.

Le jour suivant était une journée plus instable. J’ai décollé plus tôt et volé 3H30 en élargissant mon terrain de jeu pour rencontrer plus de phénomènes aérologiques et m’acclimater à ces derniers (thermiques plus puissant, vol accéléré, brise plus soutenue etc.).

Le lendemain, journée de 2H de vol dans laquelle je sors du « bocal » et tente une petite performance, soit un aller-retour Cuges-les-Pins – Signes. Arrivé au-dessus du décollage de Signes, le vent en basse couche était fort, les thermiques étaient désorganisés et leur dérive était importante. Le retour en vol vers Cuges-les-Pins était impossible. J’atterri vers 14H00 à Signes et la vingtaine de pilotes présent sur le décollage ont attendu jusqu’à 15H20 pour pouvoir décoller.


En fin de semaine, le dimanche 24 mai, je pars aux portes du Verdon, à Moustier-Sainte-Marie où les plafonds de la journée avoisinaient les 2400m. Contraint par mon activité professionnelle le lendemain, je refuse un cross ambitieux vers le nord et me contente d’un petit triangle FAI de 50km. Adrien décolle du site de Courchon et atterri à Embrun et par chance, un automobiliste le prend en stop et le ramène à Moustier. Fabrice réalise également un magnifique vol en direction du nord dans des conditions aérologiques difficiles et réalise un total de 61km.

Revoir ses camarades sur les aires de décollage malgré les gestes barrières tels que la distanciation sociale était toutefois un immense plaisir !
Faîtes attention à vous et bonne reprise des vols.

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