TRANS’ALPS : manche 3/4 – Saint André les Alpes

avec Pas de commentaire

La journée « spéciale » de la semaine est arrivée, me laissant une possibilité de remonter au classement général. Une situation inattendue faussera mes ambitions, du un un mauvais choix sur le trajet de retour de cette manche libre.

 

Ce type de manche consiste à réaliser le plus grand nombre de kilomètres, calculé sur la base de 3 branches. Elle donne, comme les courses au BUT, un START et un GOAL fixé à une heure. Le calcul des points ne prend pas en compte la durée de vol, il n’y a pas de chronomètre, donc pas d’ESS (End Speed Section).

L’ouverture du décollage est programmée à 11H00 avec un START à 11H45 et une fin de manche à 16H00. On nous annonce des plafonds à plus de 3000m, soit la meilleure journée de la semaine, idéal pour survoler certains endroits compliqués sur le plan aérologique.
Depuis le briefing, le ciel se matérialise parfaitement les thermiques et les plafonds semblent plus haut que la veille à la même heure. Les rapaces enroulent les thermiques plus tôt que la veille également, tous les feux sont au vert !
Sur cette manche, on se méfiera toutefois de la rentrée de vent météo d’ouest dans l’après-midi une fois de plus.

Après le décollage, dans le 1er thermique et dans la première transition, un ami volatile profite de notre balisage de la masse d’air et nous suit ! Un Vautour, confiant, nous suit jusqu’au Cheval Blanc.

Comme tous les pilotes, mon objectif est de rejoindre Dormillouse et revenir sur ma trace pour rentrer à Saint André les Alpes. Le passage du Cheval dont beaucoup de monde m’a parlé avec méfiance, je le survole assez haut avec un départ en transition à 2780m.

photo : Roland Wacogne

Après une perte d’altitude me positionnant à 200m/sol au-dessus de la crête de Vachière, je cherche un thermique pour rejoindre le Pic deTêtes et cheminer jusqu’à Dormillouse.
Le long de la Montagne de la Blanche, je jongle avec le 2eme et 3eme barreau de mon accélérateur, l’appui dynamique étant excellent.

Arrivé à Dormillouse, je profite d’un bon thermique que je lâche à 3100m d’altitude, pour effectuer un aller et retour en direction du Lac de Serre-Ponçon et gagner des kilomètres facilement.

photo : Roland Wacogne

Sur le retour, je reprends le même cheminement. Je décide de suivre les conseil d’un pilote lors du briefing, qui conseillait de passer par la Montagne de Chamatte suffisamment haut pour ne pas subir l’aérologie chaotique à hauteur du Cheval Blanc. Plusieurs brises s’y mêlent et le survol sur cette zone peut-être très délicat.
J’arrive progressivement au nord du Cheval Blanc, ne trouve aucune ascendance pour suivre le trajet pensé. Je regrette de na pas avoir suivi Clément à ce moment qui passera à l’ouest et qui réalisera la plus belle performance de la journée.

Je force le passage au col de Vachière et réalise que c’est malsain à ma hauteur. Je fais demi-tour, me retrouve bas dans la vallée de Tercier et tente de rejoindre la Montagne du Carton malgré la forte brise de vallée.

J’avance « full barreau » à 5km/h, je bataille dur pour rejoindre la montagne orientée face à la brise pour m’y appuyer et monter.

Je rencontre un « missile » qui me monte vite mais que je perds après quelques minutes. Je repasse derrière, avec la certitude d’y trouver le thermique qui me fera passer le Cheval Blanc. Je le trouve sur la crête de la Reynière, pars à 2530m d’altitude et entreprends le passage du Cheval Blanc. Je passe à hauteur de ce relief que j’espérais passer suffisamment haut et je suis très prudent.
A partir de cet instant, je ne quitte plus le 3eme barreau pour essayer de rattraper mon retard.
Il est 15H45, je quitte à peine le massif et il me reste 14km.
A 16H00, fin de manche, je me retrouve à 8km du goal et continue mon avancé à vitesse maximale sans avoir à m’arrêter dans les thermiques. On m’infligera des points de pénalité sur les 107km parcouru en triangle plat.
Si aucune embûche ne se trouvait sur mon chemin, et une fois revenu sur Saint André les Alpes, mon plan initial était de rallonger mon parcours vers le sud.

L’avantage de cette semaine de compétition a été de voler à différents endroits, très bénéfique pour une belle progression. Je commets des erreurs qui me serviront plus tard, à conditions de bien les analyser. Le changement de site de vol et d’aérologie m’aura permis de découvrir d’autres façons de voler sur le plan technique, stratégique et tactique.

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