Compétition Villefranche-Le-Château

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Une semaine après la dernière compétition, je me retrouve une nouvelle fois dans les Baronnies, dans la Drôme Provençale à Villefranche-le-Château. Après consultation des prévisions météorologiques en milieu de semaine, je doutais du maintien de cette compétition. Heureusement, le mistral attendu n’a pas pointé son nez mais une seule manche sur les 2 a pu être organisée.

Nous nous retrouvons entre compétiteurs devant l’école Esprit Parapente ce samedi 25 juillet à 09H00, école organisatrice de cette compétition. Nous sommes plus nombreux que la fois précédente avec un total de 35 pilotes dont 7 en provenance du Pôle Espoir.
Nous partons en navette en direction du décollage de Bergiès, distinguons des biplaceurs léchant les faces avec un vent de secteur Nord, et démontrant un bon appui dynamique.
Le ciel est dégagé et selon les dernières prévisions météorologiques, les thermiques ne seront pas matérialisés et les plafonds annoncés à 3000m seront plus haut !

Au décollage, une course au but de 52 km est dévoilée, prévoyant un passage en plaine sur le Plateau d’Albion et un atterrissage à Banon.
A quelques minutes du décollage, je suis moins inquiet que la fois précédente car il n’y a pas de conditions laissant penser à l’apparition de Dusts Devil. De plus, l’attente en vol devant le décollage avant l’extraction vers le plafond sera sans doute plus facile que la dernière fois. Cependant, beaucoup de pilotes ne parviendront pas à s’extraire…

Au décollage, l’appui dynamique au relief est parfait mais je suis vite surpris par le manque d’instabilité en basse couche.
Je parviens à m’extraire une première fois, face au décollage et me décale derrière la montagne afin de mieux exploiter ses faces sud. Le thermique y est désorganisé et violent, et j’ai le sentiment d’être sous le vent d’un autre noyau plus puissant. J’y passe le plus mauvais moment sur l’ensemble de la manche et l’évolution du thermique étant de plus en plus catastrophique, je fuis pour rejoindre une grappe à l’Est de Bergiès.
Nous sommes environ 7 à tourner dans un timide noyau, perdons le thermique et transitons face au décollage pendant que d’autres pilotes rejoignent les faces Sud de la montagne de Banne. Excellente option ! Entre temps, je trouve mon 3eme et derniers thermique, généreux qui m’amènera suffisamment haut avant le START. L’idéal aurait été de rejoindre les autres pilotes sur la montagne de Banne mais je risquais de perdre le cycle thermique.

Je suis seul dans mon thermique, mais ma position (1) est désavantageuse en comparaison avec les autres pilotes (2) au vent de la zone de START.

Toutefois, je monte plus vite et réussi à minimiser mon retard sur le groupe de tête que je rattraperai difficilement.
J’avance face au vent pour franchir le START et toujours sur la même ligne, je croise le groupe de tête au retour de la première balise sur la montagne de Banne. Ils me distance de 4km.
Au retour de cette dernière, j’observe, je surveille les autres pilotes afin de suivre la meilleure ligne jusqu’à la balise suivante située à la montagne de Palle.
Je commets la grossière erreur de manquer de régularité sur mon trajet, c’est-à-dire que ma vitesse était volontairement irrégulière.
L’instabilité étant bien en place, avec des thermiques très généreux, tous les indicateurs étaient « au vert » pour voler vite. Mais surpris par les conditions au décollage, je ne me concentre pas sur les conditions présentes. D’ailleurs, j’apprendrai à l’issue de cette course qu’un pilote volait plus bas que notre position et il ne parvenait pas à reprendre de l’altitude. La basse couche était-elle stable ?

Je vole en Dauphin c’est-à-dire que je ralentis quand je monte et accélère quand je descends et ne vole pas assez vite en conséquence.

De plus, si nous souhaitons devancer les autres pilotes et lorsque les conditions sont parfaites, il est avantageux d’exploiter longuement un thermique que d’en exploiter plusieurs sur la même trajectoire. Parce que quand vous décidez d’enrouler, différentes phases peuvent vous faire perdre du temps tels que :

  • Le ralentissement à l’approche du thermique lorsque vous lâchez l’accélérateur avant de spiraler (phase 1),
  • Le noyautage, soit le temps de bien centrer le thermique (phase 2),
  • La sortie de thermique nécessitant d’accélérer aussitôt afin de de pas rester longuement dans la zone descendante (phase 3).

(Dans le croquis ci-dessus, on estime les taux de montée moyen de chaque thermique identiques)

Parcontre, il faut noter  la force et direction du vent au différentes altitudes afin de na pas le subir ou l’exploiter au maximum. Il faut savoir s’arrêter de monter lorsque le thermique faiblit également…

Au retour de la 2eme balise, je parviens à prendre une bonne ligne et arrive plus haut que certains à la balise de la montagne de Palle. Durant ce temps, Clément est seul en tête avec une avance remarquable mais trop bas pour franchir l’End Speed Section (ESS).
Après la dernière balise, direction le sud vers Banon. Passage très délicat nécessitant de passer sur les faces Nord. Cependant, 2 pilotes devant moi matérialisent le thermique indispensable pour la dernière transition en plaine.
Tout le groupe de tête s’y retrouve et le choix de la bonne ligne jusqu’au Goal marquera une différence notable entre les pilotes.

A mi-chemin et en tête avec Jules, j’enroule sur quelques tours un thermique et ralentis parfois dans les masses d’air ascendantes car le passage du décollage de Banon risque d’être délicat. De plus, la brise de vallée y forcit.

Contrairement à mes choix, Jules continue d’accélérer et finira 1er de la manche avec un écart de plus d’une minute avec ma 2eme place au classement général.

Sur cette journée difficile aux premiers abords, je commets quelques erreurs tels que mon positionnement avant le START et la régularité de ma vitesse de vol.
Il est très important de faire des erreurs car dans la progression de tout pilote, les erreurs nécessitent des remises en question pour voler mieux. Dans le cadre de la performance et de la sécurité en vol, l’analyse de ses échecs et de ses prouesses permettent d’anticiper de futurs cas compliqués en vol.
Le lendemain, nous attendons la décision du comité directeur sur le maintien ou l’abandon de la seconde manche. Le vent d’Ouest forcissant considérablement, il est décidé de terminer cette compétition sur une seule manche, celle de samedi.

(Attention, les croquis permettent de donner un aperçu et prendre du recul. Ils peuvent être améliorés ou corrigés avec votre participation pour le profit de tous)

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