Peut-on espérer mieux que de vivre d’une passion ?
Voici en quoi je résumerais cette année chargée, que je qualifierais d’un grand moment de ma petite histoire. Une page se tournera très prochainement, après ma réussite au concours de sélection à la formation au monitorat professionnel de parapente.
Après 11 années de service dans les système de communication, navigation et surveillance aériennes au sein de l’Armée de l’Air, ma reconversion arrive à grand pas.
Ma préparation au concours a porté ses fruits et je prépare mon futur déménagement dans les Alpes du Nord, entre Chambéry et Grenoble.
I/ Début d’année compliqué
L’année a commencé difficilement, avec une blessure au ligament interne de mon genoux causé sur mon lieu de travail. Il en résultait 3 mois d’arrêt et un beau début de saison loupé. C’était l’occasion de commencer ma préparation aux épreuves écrites du concours d’entrée en formation DEJEPS vol libre.
A l’issue de cet arrêt, je profite des beaux jours pour tester mon nouveau matériel de marche et vol dans l’optique d’une traversée des Pyrénées.
En parallèle, et après une année d’aspirant biplaceur, je peux enfin passer les examens de qualification biplace dans un contexte sanitaire particulier.
II/ Compétitions
Dans le cadre de ma préparation au concours DEJEPS, je me suis accordé moins de temps pour les compétitions.
La traversée des Pyrénées prévue avec le financement de nouveaux matériels et la préparation d’un éventuel déménagement sous condition de réussite au concours DEJEPS ne m’a pas laissé le choix de faire des économies. La compétition, peut revenir cher, principalement au niveau international (frais d’inscription, hébergement, déplacements).
Après ma 1ere compétition de l’année aux Saisies me causant des douleurs suite à mon entorse du genoux, je poursuis avec la compétition FAI2 à Annecy. J’en sors bien classé et toujours plus enrichi malgré un accélérateur emmêlé et déréglé en cours de vol et une suspente cassée qui a pu être réparé rapidement.
Avant de rentrer à mon domicile, je profite de passer à Bourg Saint-Maurice pour participer à une manche.
En compétition, Il faut par moment se contenter de voler haut. J’ai commis l’erreur d’exploiter en début de manche la mauvaise couche de la masse d’air. Et oui, il était essentiel de voler haut pour ne pas rentrer dans la couche stable à hauteur du décollage. Après un beau START, je passe au travers d’un thermique en me contentant de me coller au relief. Au retour de la 1ere balise, j’arrive sous le décollage. Je perds 30 à 40 minutes avant de ressortir de cette impasse ! Malgré mon retard conséquent, je me contente de boucler pour le plaisir de voler et pour découvrir ce nouveau terrain de jeu inconnu.
III/ Cross
Ensuite, arrive l’été. Je consacrais les mois de juillet et août au cross, mais les conditions météorologiques durant mes disponibilités étaient insatisfaisantes, enfin presque…
J’ai consacré les 2 premières semaines de juillet à la traversée des Pyrénées françaises. Mon but était de ne survoler que les reliefs français, au départ de La Rhune et une arrivée programmée dans les Pyrénées Orientales.
Le jour précédant mon départ, les prévisions météorologiques étaient de plus en plus pessimistes. Et la veille de mon départ en train, en direction de Saint Jean de Luz, j’ai annulé mon voyage, Foehn et perturbations étant prévus. La 2eme semaine ne fût guère mieux que la première.
Mais je sauve mes 2 semaines de congé avec un triangle de 170km au départ du col de Bleine. C’était l’un des seul jour volable en France.
Jusqu’à la fin du mois d’août, je n’eus pas la possibilité de voler les rares jours possibles de grands cross.
IV/ Mes 1ers championnats de France
Je termine la saison avec une sélection aux championnats de France. Pas très enthousiaste à cause du lieu d’organisation, à Gourdon, j’espère qu’on exploitera le terrain de jeu de l’arrière pays et ne pas se contenter de faire ”l’essui-glace” sur des zones où l’on ne peut pas se vacher.
J’arrive aux championnats de France fatigué et pessimiste à cause des incidents se produisant à chaque compétition à cet endroit.
La première manche, comme celles de mercredi à vendredi, nous faisons l’essui-glace.
J’en sors avec un classement intéressant, d’autant plus que je vole prudemment (haut et à finesse optimisé) pour ne pas risquer un mauvais atterrissage en zone urbaine ou dans les arbres…
La 2eme, était rapide, la plus rapide parmi toutes les compétitions auxquelles j’ai participé jusqu’à présent. Au retour du START, arrivé à hauteur du décollage de Kennedy, surplombant le village de Bar-sur-Loup, une stabilité redoutable me cloua au sol avec plusieurs autres pilotes. Mon classement final en subira les conséquences.
Le 3eme jour, la manche de 100km avec un aller et retour à Saint André les Alpes était d’un niveau technique élevé en raison des faibles plafonds au départ de la course et accentué avec une forte brise dans certaines vallées. Je parviens à boucler le circuit mais les entrées maritimes m’empêchaient de franchir le goal en sécurité. Le goal était dans les nuages, je contacte l’organisation par radio sans retour de mon alerte.
Le 4eme jour blesse une amie. Elle se vache dans une zone où il n’est pas possible d’atterrir et se blesse sérieusement. Et comme la 5eme manche, je me contente de boucler et évite d’exploiter les bas reliefs et le 3eme barreau de mon accélérateur, par mesure de prudence et de sécurité aux endroits où l’atterrissage est impensable.
Sans objectif de classement, j’y suis allé pour la passion du vol et du haut niveau technique. Comme les nombreuses manches effectuées, ce fût un évènement très enrichissant et passionnant.
Le principal, comme toute les passions, est de prendre du plaisir et de ne pas prendre de risques inutiles. Restons lucide et exemplaire !
V/ Une année de partage et de sourires
L’obtention de ma qualification biplace m’a permis de voler plus loin, notamment à la Dune du Pila, en Ardèche et sur d’autres spots.
La pratique du biplace est un moment de partage et de sourire.
Il n’y a rien de plus réjouissant de donner du bonheur comme la journée des ”PiouPioux + de sport” ! Organisée par O.Berzal avec son association +2sport, cet évènement permet avec plusieurs autres associations bénévoles de faire voler les enfants malades ainsi que leur famille.
VI/ La formation au métier de moniteur professionnel de parapente
Dès le mois d’avril 2022, vous me retrouverez dans les Alpes-du-Nord. J’enseignerai sous tutorat notre magnifique discipline à l’école de parapente Air Alpin de Saint Hilaire du Touvet.
Au cours de la formation répartie sur 2 années, nous devons constitué un projet professionnel. Celui-ci est présenté lors de l’entretien avec le jury lors du concours. Mes 2 projets ont séduit les examinateurs et je n’hésiterai pas à vous les partager lorsqu’ils prendront forme 😉
Je vous dis à très bientôt sur les décollages du Grésivaudan et si vous souhaitez des informations pour préparer votre concours d’entrée à la formation DEJEPS parapente, je me tiens à votre entière disposition pour tout renseignement (contactez-moi en privé).
4 réponses
Condorito
Salut Rodolphe,
Je suis ton blog depuis le début (tes articles sont intéressants), et je vois que tu vas au bout de tes rêves.
Bienvenue dans la famille des moniteurs reconvertis. 😉
Au plaisir de te croiser dans la vraie vie.
RoRo
Salut, merci pour ce retour, ça me fait plaisir 😉
Tu es au Mexique toute l’année ?
Condorito
Je suis sur Annecy pour la saison. Et au Mexique dans 3 semaines pour passer l’hiver au chaud ! Après avoir volé un peu partout dans le monde, j’ai trouvé mon petit paradis.
Au fil des années, j’ai réussi à tisser des liens forts avec les pilotes locaux. Je fais quelques biplaces, et un peu d’enseignement. Histoire de payer les vacances sur place et de voler pour moi !
Viens-donc fêter ton (futur) diplôme cet hiver : Tequila, tacos y Termicas !
Tu es le bienvenu et ça vaut vraiment le détour (le site accueillera la superfinale en 2022)!
Tu trouveras les itinéraires de cross habituels (accessibles) ici :
https://parapente-mexico.com/xc/.
Il y en a bien d’autres ! Chaque année j’en découvre un peu plus.
Je rêve de rejoindre en vol et de survoler le volcan Nevado de Toluca (plus haut que le Mont Blanc !). On le fera peut-être ensemble !
RoRo
Ça marche, merci ! Bon séjour alors et à bientôt autour d’Annecy 😉